Ce fut le premier joueur appelé en équipe de France alors qu’il évoluait au CS Brétigny (de 1996 à 1999). Mieux encore, en plus d’évoluer dans un club amateur, là où ses coéquipiers étaient déjà dans des structures professionnelles, Jacques “Doudou” Faty était sélectionné en étant surclassé d’une année ! Capitaine de l’équipe de France U17 championne du monde en 2001, vainqueur de la Coupe Gambadera en 2003, passé par Rennes, Marseille, Sochaux et Bastia (pour un total de 228 matchs de Ligue 1), le grand frère de Ricardo — également passé par le CSB — a depuis tracé son chemin, entre la Turquie, la Chine et l’Australie. Pour nous, il s’est posé plus d’une heure pour revenir sur son parcours.
« Depuis quelques années, tu es devenu un globe-trotter du football et nous avons perdu ta trace depuis les Mariners en Australie, où es-tu actuellement ?
J’ai quitté l’Australie et je vis actuellement entre Paris et Istanbul, où je suis en train de peaufiner un projet extra-sportif. Je n’ai pas trouvé preneur en Ligue 1 ou en Ligue 2 et, si j’ai bien eu quelques propositions émanant de Thaïlande, c’est trop loin. Je prends donc un peu de repos par rapport au foot.
C’est donc en quelque sorte un repos forcé…
Non, je ne voulais justement pas forcé les choses alors que je suis à fond derrière un projet extra-sportif, sur lequel je m’épancherai lorsqu’il deviendra concret. Je peux juste dire qu’il me prend beaucoup de temps et que ça me paraissait difficile de le concilier avec la pratique du football de haut niveau.
Mais pas avec “la pratique du football” tout court si on comprend bien…
Non, j’ai encore envie de jouer, je ne veux pas quitter le foot définitivement. J’avais aussi un projet de reprise d’un club de foot à San Diego (USA) mais c’est repoussé pour 2019 a priori.
Moissy (ndlr : qui évolue en National 3) m’a proposé un projet, on va voir si ça aboutit. Je n’ai pas encore commencé là-bas, même si j’ai vu que des rumeurs à ce sujet ont déjà circulé, ça va vite (rires). Je pense faire une annonce courant février. Ce serait une bonne solution pour moi, me permettant de continuer de m’entretenir un peu tout en ayant plus de temps à côté que si j’étais dans un club pro. Et je me dis que si je ne joue plus là, en arrêtant trop longtemps, je ne pourrais faire autrement que d’arrêter le foot de haut niveau. Au final, ce serait bien de reprendre avec « une petite équipe », voir ce que je peux apporter au niveau amateur, surtout que Moissy, c’est à dix minutes de chez moi.
Brétigny n’est pas si loin que ça (rires)…
C’est déjà plus loin de chez moi (rires). Moissy, c’est vraiment à côté. Puis il y a mon cousin (ndlr : Mickaël Tavares) déjà là-bas, c’est un gros plus pour moi. On s’était déjà réunis en Australie, on est bien ensemble, c’est la famille.
Restons sur Brétigny, qu’évoque le club pour toi ?
C’est tout simplement une partie de ma jeunesse. Brétigny, ça représente beaucoup de choses pour moi, c’est LE club qui m’a ouvert beaucoup de portes. Il y a le mentor Didier Brillant, Tony Labejof, qui a été mon éducateur en 13 ans… C’est vraiment à Brétigny que j’ai passé mes premiers paliers, que j’ai progressé, et c’est le club qui m’a permis d’intégrer Clairefontaine.
Te rappelles-tu comment tu étais arrivé à Brétigny ?
Avant, j’avais joué un an à Epinay. C’est alors que j’ai fait des tests pour entrer au sport-études de Brétigny mais ils ne s’étaient pas avérés concluants. Parallèlement, j’avais fait les détections à Clairefontaine et, là par contre, ça avait marché. Je me souviens que je suis venu à Brétigny car Didier Brillant est venu me parler à Epinay. J’avais 12 ans. C’est une longue histoire avec Didier ! J’ai encore l’image en tête de lui me poursuivant à Epinay (rires) ! Didier, il a l’œil, il a l’œil avant tout le monde même.
Et quand tu es à Epinay, Brétigny, ça représente un niveau bien supérieur donc lorsqu’on te contacte, tu réfléchis bien. Je me suis dit “si on me veut, c’est que je ne suis pas nul”. Et j’ai tenté ma chance là-bas. C’était le bon choix.
Que représentait le CS Brétigny pour toi, ou même en général pour les jeunes, à l’époque ?
A l’époque, Brétigny avait une aura et je suis convaincu qu’il pouvait convaincre n’importe qui dans le 91 voire même en Ile-de-France. Il y avait le partenariat avec le Stade rennais qui était positif pour lui également. Je me rappelle qu’il y avait aussi une petite “guerre” entre Brétigny et Viry à l’époque, mais que Brétigny était supérieur. Mon cousin était parti à Viry, moi j’avais préféré opter pour Brétigny… Le club était vraiment bien respecté dans la région et il commençait à sortir pas mal de jeunes.
As-tu conservé des liens avec le CS Brétigny ?
J’y ai encore des amis. On en parle de temps en temps avec Gailord Bwasi, qui y jouait encore il y a peu par exemple. Même de loin, j’essaye de m’y intéresser. J’ai aussi des nouvelles via Julien, mon frère, qui est devenu agent et qui se rend donc sur les terrains. J’ai toujours eu une très bonne relation avec les gens de Brétigny, avec Didier (Brillant) notamment, même si on ne s’appelle pas tout le temps.
Quels souvenirs gardes-tu de ton équipe au CSB ?
Je me souviens qu’on avait un groupe d’un vrai bon niveau. Il y avait Aimé Lavie dans l’équipe par exemple. J’ai beaucoup de souvenirs mais c’est vraiment l’ensemble que je retiens. Je me souviens bien de la rigueur de mon coach Tony (Labejof), il était strict, autoritaire mais avec un “côté papa” qu’on appréciait. Ca a été un homme important pour moi. Après il y a eu Didier (Brillant) en U15, qui a toujours su être à l’écoute et qui m’a fait grandir.
Globalement, durant ma première année à Brétigny, on m’a inculqué la rigueur nécessaire à avoir aux entraînements, ce qui a forcément contribué à ma progression. Après, j’ai rejoint Clairefontaine, où j’étais donc la semaine et où mon coach, Francisco Filho, m’a aussi permis de progresser. J’essayais, le week-end en match avec Brétigny, de mettre en application ce que j’apprenais la semaine à Clairefonaine. »
Deuxième partie à suivre…